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La Tanière du Loup Hirsute
27 mai 2008

Une des possibles raisons de la stagnation du monde

Euh avant toute chose, malgré le titre, cet article ne contient pas la grande révélation du pourquoi du comment, c'est simplement une réflexion, plus ou moins hirsute.

C'est une réflexion qui m'est venue aujourd'hui dans la voiture, d'on ne sait où.
En laissant traîner mes oreilles un peu partout, en écoutant les gens, écoutant la télé, la radio, lisant sur internet, lisant les journaux et divers articles qu'on peut trouver, on peut constater certaines choses :
- nous sommes dans l'ère du tout, tout de suite, et avec le moins d'efforts possible
- l'enjeu quotidien est "être"
Je m'explique : la plupart du temps, en vrac on peut entendre des choses du genre "je veux être belle", "je veux être fort", "je veux être heureux", "je veux exister". Et puis bien sûr, il y a les "soyez" : "soyez sûrs de vous", "soyez rapides", etc.
Ben moi il y a un truc qui me choque là-dedans. On pourrait me prendre pour un linguiste après ça, mais ce n'est pas vraiment ça. Tout cela ne ramène qu'à des états, des choses accomplies, immuables, acquises.
Et le verbe "devenir" dans tout ça ? Couplé à la culture du "tout, tout de suite", ça devient des choses absurdes comme "je veux être heureux demain", "je veux être fort dans deux heures". Il n'y a pas de place pour la projection, pour l'objectif, pour le mouvement.
Essayerions-nous d'oublier ou de léser le temps ? Grave erreur mes amis. Le temps n'aime pas vraiment ça et il peut être plutôt dur lorsqu'il se venge.
Qu'est devenu le fameux adage "on apprécie d'autant plus une victoire qu'elle nous a coûté" ?
Je suis devenu fort ou heureux deux heures après l'avoir voulu, ça y est. Je fais quoi après ?
Où sont passés en deux heures les efforts, le doute, l'angoisse, l'espoir, l'envie, les sentiments que l'on ressent lorsqu'on se voue à quelque chose ? Quelle valeur accordons-nous aux choses que l'on peut obtenir sans faire d'effort ? Ne vous donnez pas la peine de réfléchir : aucune. On n'accorde aucune valeur à ce qui ne nous coûte rien.
Alors nous stagnons, d'état en état, parce que nous ne projetons plus rien puisque ça ne coûte plus grand chose en effort ou en temps. On vit de plus en plus longtemps et paradoxalement on prend de moins en moins de temps pour faire les choses. Prendre plus de temps pour faire plus de choses ? Mais à quoi ça sert de faire un nombre incalculable de choses si l'on ne profite pleinement d'aucune d'entre elles ?
On nous vend des machines qui musclent sans efforts, on nous vend du speed dating, on nous vend tous un tas de truc pour aller plus vite, pour finalement ne pas avoir grand chose.
Richesse de l'être ? Profondeur d'âme ? Non merci, je préfère le dernier téléphone portable.
Ça vous donne pas envie de devenir vendeur de savon et d'ouvrir un club de boxe clandestin dont les ramifications s'étendront dans le monde entier ?
Attention je ne suis pas anti-progrès, il faut évoluer sinon c'est la perdition. Mais personne n'a dit de foncer comme des boeufs !
Vous voulez être heureux ? J'entends parler d'épicurisme ? Rappelez-vous un certain Rabelais : "science sans conscience n'est que ruine de l'âme".
Quand c'est facile, de temps en temps ça repose, il faut un peu de tout. Quand c'est facile tout le temps, c'est avilissant.
J'en viens presque à penser que la difficulté est un cadeau.
En projetant, en devenant, n'existerions-nous pas sans même y penser ?

Ah une dernière chose, je n'ai jamais dit que c'était facile. C'est sans doute pour ça que ça en vaut la peine.:p

Oarf, ça me fatigue de penser parfois, je vais me coucher, peut-être que je rêverai d'avoir des nonos à mon réveil... (grmph ça va pas la tête)

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Commentaires
E
Nous vivons dans une société terriblement infantile, ce qui est paradoxal au premier abord parce que notre société ne cesse de vieillir.<br /> <br /> Sans nous voulons et imitons le petit enfant dans le rayon du supermarché : je veux ! je veux ! ou plutôt : je veux être ! je veux être ceci ou cela.<br /> <br /> là aussi c'est un paradoxe parce qu'il est inutile de vouloir être : nous sommes. Quoique nous fassions et même si la plupart du temps nous aspirons à être autre chose.<br /> <br /> car c'est cela qui est vraiment difficile "être vraiment ce que nous sommes" s'accepter tels que l'on est. <br /> <br /> Il est tellement plus facile de fuir que de ce connaître soi-même.<br /> <br /> Hum qu'est-ce que je raconte ? ^^
L
Trop tard, Tyler Durden a eu l'idée en premier :p<br /> <br /> Peut-être que l'avenir du monde est chez ceux qui le regardent de loin pour mieux le comprendre. Les no-lifes sont souvent comme ça.<br /> C'est certain que ce n'est pas des teufeurs qui se collent les oreilles contre les enceintes à se faire péter les tympans qui vont nous sauver...<br /> Y a ceux qui veulent profiter, et ceux qui creusent...
S
et moi qui pensais à la possibilité de vendre des savons bios et d'ouvrir un réseau de développement des arts martiaux internes... ^^
A
Je pourrais épiloguer et des trucs intelligents (enfin, essayer de.) mais je n'y arrive pas, meilleure pour l'absorption et la régurgitation des observations que pour le débat. <br /> <br /> mais le fait est que, oui. Le but vaut mieux que le chemin aujourd'hui. <br /> <br /> Ca m'a fait penser derechef à cette histoire de jeu en ligne : sur wow, pour beaucoup, le but est de faire de l'Xp, de lvl up à tout prix. C'est à qui ira le plus vite, qui sera lvl 70 le plus rapidement. Quant à moi je préfère jouer, amasser mes PH, farmer mes plantes et upper ma réputation, dire des conneries sur les chan, et bavarder avec mes potes. Je suis sans doute atteinte aussi par le capitalisme parce que j'amasse de la ressource, mais bon. <br /> <br /> <br /> Certains sont fatigué d'avance de tout ca. Est-ce que l'avenir du monde est chez les no life ?
La Tanière du Loup Hirsute
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