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La Tanière du Loup Hirsute

3 mars 2013

Balder et la théorie de l'acharnement

Je ne vais pas faire une longue étude du mythe de Balder dans la mythologie scandinave. Il y a de nombreuses ressources là-dessus et je ne suis pas un expert.

Je ne vais pas non plus expliquer en long en large et en travers les incohérences potentielles que ce mythe recèle, que ce soit lié à son "invention tardive" ou à des éléments discordants historiquement parlant.

J'ai juste envie de parler d'une partie de ce mythe, qui m'a fait me sentir mal à l'aise en quelque sorte.

Pour résumer brièvement, Balder est le fils d'Odin et de Frigg. Il est le dieu de la lumière et bla bla bla et tout le monde l'aime, etc.

Malheureusement pour lui, il vient un jour à faire des rêves de sa propre mort, ce qui l'inquiète. Il en parle à ses parents et sa mère décide de faire jurer à tout et n'importe quoi (métaux, plantes, animaux, maladies, ...) de ne jamais le blesser. Ce qu'ils font. Du coup, Balder se retrouve invulnérable en quelque sorte.

Je dis en quelque sorte, car ce n'est pas que les attaques ne lui font rien, c'est qu'elles ne l'atteignent jamais. C'est une légère nuance qui sert pour la suite de l'histoire.

Du coup les autres dieux, pour tester cette invulnérabilité, n'ont rien de mieux à faire que de s'amuser à lui jeter tout ce qui leur passe sous la main et à constater avec hilarité que les objets tournoient pour l'éviter sans jamais le toucher.

A priori, seul Loki ne rigole mais en même temps on ne peut pas vraiment lui en vouloir : ce n'est pas drôle.

Nous voici maintenant à l'endroit exact où mon propos bifurque : la théorie de l'acharnement.

Ca me rend malade, et je pense qu'à certaines exceptions près, nous avons tous ressenti au moins une fois un moment où nous avions l'impression que tout était contre nous, de se prendre tout et n'importe quoi en pleine poire et que ça ne finirait jamais.

Que les choses nous touchent directement ou pas, à partir du moment où nous en sommes la cible, trop c'est trop.

Il y a toujours un seuil de saturation : au début on rigole, c'est marrant deux ou trois fois. Puis ça continue le jour d'après, et encore après. Là, on atteint le seuil de l'exaspération : on râle, on menace. Et hélas si ça continue on atteint le seuil du désespoir. Là c'est grave.

On se met à faire la gueule en permanence. On n'a plus goût à rien. Il n'y a plus rien qui nous fait plaisir et il faut que quelqu'un gueule dans le cul d'un poney pour nous arracher un sourire d'un seul côté. A ce stade, on ne contrôle plus rien et on ne sait plus comment reprendre un semblant de contrôle sur notre vie. Alors la seule alternative qui vient à l'esprit est de dérailler, puisque la route semble nous conduire dans le mur. Et pour dérailler on fait n'importe quoi : prendre des substances toutes plus farfelues les unes que les autres, agir de façon inconsidérée, dangereuse, se faire du mal, ce qui nous passe par la tête suivant les personnalités et le degré d'atteinte.

Parfois ça fonctionne. La maladie, l'ivresse, l'altération de la conscience peuvent mener à réaliser comment agir quand ça ne va pas ou comment voir les choses autrements. Ca peut aussi nous mettre dans un tel état, nous déporter et faire cesser les événements qui nous touchent.

Mais parfois ça peut mener au drame. Soit parce qu'on a trop dérivé, soit parce qu'on est devenu trop faible et qu'un dernier coup devient fatal.

C'est un peu ça le parallèle avec le mythe de Balder. Quand nous allons bien, nous nous sentons quelque part invulnérables ; les petites misères arrivent à glisser sur nous. C'est un peu tester notre invulnérabilité. Parfois il y a des coups plus durs. Un seul ça peut passer. Deux, c'est limite. Trois, c'est impossible.

A force d'acharnement, il y a toujours quelque chose qui finit par se produire, je dirais même plutôt quelque chose qui finit par céder. Balder s'est pris une flèche de gui et ça l'a tué. Nous craignons toujours que le prochain coup ne soit notre flèche de gui personnelle.

La moralité, si on peut dire, de cette histoire, c'est que même s'il ne faut pas se montrer faible, il ne faut pas se montrer ou se croire trop fort et oser demander de l'aide sans chercher à tout subir par soi-même. Sinon, on s'érige en cible et il arrive un moment où tout le monde veut vous taper dessus pour voir à quel point vous tenez, même inconsciemment. (c'est la même chose que de sentir une cible de tout)

Ca ne sert à rien de se blinder, y a toujours un trou et la plupart des mythes sont là pour le rappeler. On finit toujours par se prendre une flèche de gui, ça s'est sûr, mais si on a la prudence de ne pas se mettre sur la trajectoire de toutes les flèches qui fusent, ça permettra au moins de vivre mieux en attendant.

Ca peut vouloir dire également qu'il est important de lâcher prise et de laisser les choses arriver. Si on se concentre sur des problèmes qui arriveront quoi qu'on fasse, dans le laps de temps qui sépare le moment présent et celui où la flèche sera tirée on ne vit plus.

Sincèrement, quitte à vivre sans vivre, autant mourrir nan ? Et si tel est le cas autant laisser les événements se dérouler et se préoccuper d'autres sujets en attendant.

 

Enfin bref, je ne sais pas trop pourquoi je raconte tout ça. Pourvu que ça serve à quelqu'un.

 

@+

 

 

 

 

 

 

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31 janvier 2013

Bon suaire...

«La mort c'est rouge et puis c'est bleu et puis c'est froid et par dessus tout la mort, c'est un silence de mort. »

La mort, elle a bien la couleur que vous voulez lui donner. Elle s'en fout. Elle n'a pas besoin d'être définie. Tout le monde connaît la mort : le riche, le pauvre, le malade, le bien portant... C'est une des rares équités de ce monde. C'est d'ailleurs une des raisons qui me font penser que l'équilibre est une forme de mort. Mais cela est un autre sujet.

Si les morts sont silencieux ce n'est pas par vertu. C'est une vision humaine qui pousse à croire cela.

Non, si les morts sont silencieux, c'est tout simplement qu'ils n'ont plus de voix à proprement parler. Le souffle de la vie les a quittés, ils ne respirent plus, ne projettent plus d'air. C'est pourquoi ils ne peuvent plus faire porter leur voix. Nombreux sont ceux qui disent entendre la voix des morts. Techniquement ce n'est pas leur voix qu'ils entendent, mais c'est aussi un autre sujet.

Qu'est-ce qu'un mort ? Il y en a de plusieurs sortes mais dans tous les cas, c'est un être qui n'est plus en vie. C'est trivial énoncé comme ça. Son cœur ne bat plus et il n'a plus de fluide.Son corps est inanimé, inerte.

Il reste son esprit. Où va ce dernier ? Que fait-il ? Cela dépend de chaque personne. C'est peut-être un choix. Certains ne veulent pas partir, laisser leur ancienne vie et errent. D'autres sont déjà ailleurs, peu import où.

Les morts ne sont pas spécialement méchants. Ceux qui errent sont simplement avides et tourmentés, car ils s'accrochent à leur ancienne vie. Ce sont les athées les pire à ce niveau d'ailleurs.

La mort n'est pas impitoyable, loin de là. Elle est, simplement. Nous avons besoin d'elle pour vivre. Nous nous nourrissons de choses mortes et nous marchons sur les cadavres de nos ancêtres. C'est parce qu'ils sont morts que nous avons la place de vivre.

Ceux qui souhaitent vivre éternellement sont fous.

Ceux qui souhaitent une finalité dans la vie sont fous.

Ceux qui souhaitent une vie de vertu sont fous.

Évidemment, la voix des morts est close au retour.

Cerbère vous empêche de revenir, Charon vous fait traverser sur sa barque.

La mort, c'est un voyage, à condition de l'accepter.

Il est normal d'avoir peur de l'inconnu, donc il est normal, contrairement à ce que disait Socrate, d'avoir peur de sa propre mort.

La plupart des gens ont en fait plus peur du deuil que de la mort, ce qui n'est pas la même chose.

Le deuil c'est la perte, la mort peut être un gain.

Je ne dis pas non plus à l'inverse qu'il faut la souhaiter ; elle viendra de toute façon.

La mort, c'est un processus, un voyage, et pour qu'il remplisse son rôle, il faut que vous soyez prêts. Ce sera plus difficile sinon.

Bien entendu, vous avez le droit de choisir la difficulté.

Souhaiter la mort, c'est souhaiter une transformation, brutale, violente.

Mais en y réfléchissant, la mort n'est pas un jouet ou un outil, pas le bouton rouge pour dire « stop ».

Si vous souhaitez une transformation, ne pensez-vous pas qu'il est possible de la faire dans votre vie ?

Quant au silence : se contenter de se taire pour se taire, c'est comme parler pour parler.

Le silence, chez les vivants, c'est fait pour écouter.

 

4 août 2012

Salmigondi

Je me suis réveillé ce matin, en m'interrogeant sur le bien fondé de notre système de pensée, et des problèmes qui en découlent.

Notre système social, nos systèmes sociaux devrais-je même dire sont basés sur des valeurs. Notre façon de penser et d'agir est basée sur des valeurs.

C'est Nietzsche le premier qui m'a mis la puce à l'oreille dans « Ainsi parlait Zarathoustra » : l'homme est « celui qui évalue ». Quand on évalue deux choses, c'est pour déterminer comme on le ferait avec une balance virtuelle celle qui est « plus » et celle qui est « moins ». Il ne viendrait à l'idée de personne aujourd'hui de choisir quelque chose qui est le plus adapté à son besoin, même si c'est le moins, nous choisirions tous ce qui est « plus ».

Ainsi nos objectifs, notre évolution, nos inclinations sont basés sur l'évaluation : toujours aller vers le plus, ce qui est plus est mieux, allons toujours vers le mieux.

Mais quand on évalue deux choses, on ne le fait pas dans un contexte isolé : nous devons nous inclure dans la scène et dans l'équation, notre regard nous place vis-à-vis d'elles dans une situation de sélection et par voie de conséquence, de conflit.

Comment parler de vertu, d'altruisme, de compréhension, même de sagesse ?

Il faut être toujours plus fort, il faut être toujours plus intelligent, il faut être toujours plus beau, toujours plus vertueux, toujours mieux « évalué ». Notre besoin n'est plus un besoin en terme d'objet, mais un besoin d'abondance, ou plutôt devrais-je parler d'addiction l'abondance. Il nous faut toujours plus.

Notre système éducatif nous parle de civisme et d'égalité en droits alors que d'un autre côté on passe son temps à dire que ceux qui vont en filière S sont les meilleurs car ils ont les meilleures évaluations. On nous dit qu'un homme ne vaut pas mieux qu'un autre mais quelqu'un qui a de meilleurs résultats a de meilleurs opportunités : cela ne revient-il pas à contredire la précédente idée ?

Nous avons perdu l'essence et la compréhension même de ce que nous exprimons.

Les valeurs sont devenues un abus de notre langage et de notre façon de penser.

Dire qu'une chose est bien, c'est un jugement de valeur, un statut que l'on pose pour exprimer finalement que c'est une chose qu'on apprécie. Notre sentiment devient la cause d'un jugement péremptoire exprimé sur quelque chose : « j'apprécie cette chose » a pour conséquence « cette chose est bien ».

Par effet d'extension dire « je veux essayer cette chose parce que cette chose est bien », signifie en réalité « de nombreuses personnes apprécient cette chose et je veux l'essayer parce qu'en terme de probabilité elle peut me convenir » ou bien « de nombreuses personnes apprécient cette chose et je veux l'adopter pour me sentir partie d'un ensemble défini pour me construire une identité voir une sécurité».

La chose devient bien parce que de nombreuses personnes l'apprécient et la plébiscitent. Ces personnes deviennent une entité qui dit « cette chose est bien ». Dire comme eux signifie appartenir à leur groupe, les contredire signifie être rejeté par eux et donc rejeter quelque chose qui est bien, c'est à dire être mal.

En quelques lignes il est facile de démontrer l'effrayante facilité avec laquelle une telle dérive se propage et d'en envisager les conséquences : en oubliant leurs envies et par peur d'être rejetés et d'être mal, de nombreuses personnes vont soutenir la même chose que le groupe dominant par sécurité, et rejeter plus violemment ceux qui sont contre. Cela n'a plus d'importance de savoir si notre apprécions ou non l'objet de la discorde, il n'est plus un objet soumis à sentiment, il est un objet soumis à statut et ce statut accordé par l'évaluation de la majorité est « bien ». C'est une valeur. Si cette valeur perdure à travers les générations, elle sera « institutionnalisée » et ne pourra plus être contredite. C'est ainsi que nous avons érigé des aberrations comme base de notre société, perdu leur raison d'être et que nous nous sommes enfoncés dans un fanatisme absurde, opposé à tout changement de mentalité. C'est ainsi que nous avons érigé une société patriarcale, avec l'idée fortement discutable que l'homme était supérieur à la femme. Après tous ces siècles d'évolution et le récent boom technologique, le principe d'égalité en droit non seulement entre les hommes et les femmes mais aussi entre les hommes est quelque chose qui peine à être envisagé et discuté sereinement et à entrer dans les mentalités et dans les mœurs. Certaines sociétés et certains groupes y sont même fermement opposés. J'avoue que le savoir me reste en travers de la gorge et que l'énonciation même de « l'intelligence de l'homme » me donne envie de vomir.

Je devrais remercier ma mère et l'éducation qu'elle m'a donnée et qui a fait de moi l'idiot que je suis devenu. C'est parce que j'ai toujours eu de la peine à comprendre les codes sociaux et les comportements que j'ai cherché sans relâche à les comprendre, de leur source à leur paroxysme puis leur déclin.

Je crois fermement que la base de tous nos problèmes sociaux, économiques et vitaux se trouve là.

Le raisonnement par évaluation est déjà une porte ouverte aux abus et au fanatisme. En l'absence du pouvoir d'expliquer les jugements et les inclinations, la force et l'appréhension véhiculée par la foule et sa violence sont des instruments de dérive et de perdition.

Aujourd'hui nous pensons à rééduquer les délinquants : nous devrions nous rééduquer nous-mêmes. Nous transmettons des choses que nous ne comprenons plus, nous avons trop étudié et trop à transmettre pour qu'une seule vie y suffise et nous avons besoin de choisir ce qui est utile (utile pour quoi ?) par rapport à ce qui est superflu. Encore des valeurs. S'il devait y avoir une race inférieure, alors ce serait la race humaine tout entière.

21 juillet 2012

Deux poids deux mesures

Si la balance penche d'un côté, puis de l'autre, et ce indéfiniment, ce n'est pas de l'équilibre, c'est de l'instabilité.

Un grand nombre d'instabilités ne crée pas un équilibre.

Les gens sont instables, le monde est instable.

C'est bien pour cela que nous sommes incapables de prédire les événements et que les catastrophes soudaines nous désarçonnent : nous pensons à tort qu'une période de calme (sous-entendu d'absence de mouvement suffisamment important pour être significatif) équivaut à une stabilité, à un équilibre.

Nous sous-estimons l'instabilité de ce qui nous entoure et nous en payons les conséquences.

C'en est presque idiot : le processus de création équivaut à la mise en place d'une instabilité qui va se propager. Car ce qui est instable se meut, et que ce qui se meut, meut potentiellement autre chose. Ainsi une instabilité peut en créer d'autres.

La vie est instabilité et nous savons pertinemment que ce qui est inerte... est mort.

 

 

25 juin 2012

Un vieux truc qui date d'il y a 3 ans

Voici un texte que j'ai retrouvé en faisant le tri dans mes fichiers. Je l'ai parcouru et j'y ai retrouvé des choses dont je me suis éloigné, mais aussi des choses intéressantes (enfin j'ai l'impression). J'ai vérifié tous les articles de ce blog (il est petit ce blog) et je ne l'ai jamais posté.

Pourquoi pas maintenant ?

 

"Ce monde est... rongé par l'orgueil et la peur, l'envie, la honte, une volonté mystificatrice de préserver l'image de quelque chose qui vaut la peine d'être montré. Ca me fait parfois un peu rire d'imaginer que les extra-terrestres sont en train de nous regarder faire notre show un peu comme s'ils étaient devant la télévision.
Ce sont des codes sociaux qui se trouvent aujourd'hui dans l'Arche d'Alliance. Comme dans American Gods, de nouveaux dieux ont supplanté les autres. Le dieu télévision, le dieu voiture, le dieu téléphone portable, le dieu "mangez 5 fruits et légumes par jour", le dieu "les risques de cancer sont accentués dès ..." (remplacez les points de suspension par ce que vous voulez, ça marche à tous les coups).
On a tous envie de se plaire les uns les autres, mais au lieu de nous montrer et de nous accepter tels quels, nous devenons ce qu'il convient de montrer, une image sur du papier glacé avec un sourire tellement accroché aux oreilles que je me demande pourquoi le mal du siècle n'est pas les crampes aux zygomatiques. Plus le droit d'être imparfait, plus le droit d'avoir quelque chose qui cloche. Une obsession communément admise comme quoi tout ira mieux si on montre que tout va bien.
Est-ce possible que le monde aille mieux si nous nous mettons tous à manger 5 fruits et légumes par jour, ne plus fumer, ne plus boire, lutter contre la faim dans le monde, les épidémies et qu'on travaillait tous bien consciencieusement pour se payer le dernier téléphone portable et la dernière voiture, contribuer à l'économie, se payer des vacances dans les lieux touristiques, écouter les bonnes émissions de télévision, lire les bons livres, véhiculer la bonne pensée, écouter son gouvernement dans une sorte d'extase fanatique pour finalement s'endormir le soir avec un sentiment de satisfaction d'avoir fait ce qu'il faut ? J'ai envie de me tirer une balle après avoir lu ça.
Suivre ces injonctions c'est comme lire le manuel du parfait petit être humain, ça donne autant de valeur à la vie que de monter une armoire.
On a perdu les vraies raisons pour lesquelles nos ancêtres ont bâti une société et nous nous évertuons à maintenir debout quelque chose qui n'a plus de sens pour nous. On le maintient par peur de ce qui se passerait si on ne le faisait plus, on le maintient pour la sécurité et les choses acquises qui finalement même si elles ne nous conviennent plus totalement suffisent à limiter nos angoisses.
Plus que jamais on nous impose ce qu'il convient de faire à grands coups de tapage médiatique, à grands coups de lois.
Je pense que je vais dire quelque chose qui va paraître à bon nombre d'entre vous comme scandaleux : les lois c'est comme toutes les choses, trop de loi tue la loi. Ce n'est pas la solution.
Je me demande comment ça se fait que les gens n'en ont pas encore eu marre. C'est à cause de tout ça que je ne regarde pas la télévision, que je n'écoute pas la radio, que je ne lis pas les journaux. J'en ai marre qu'on me dise ce que je dois faire, j'en ai marre qu'on me raconte toujours des salades sur ce qui se passe dans le monde, j'en ai marre qu'on me montre le foot comme sport national partout où je passe, j'en ai marre de l'excès d'excès que j'ai sous les yeux perpétuellement. Je n'ai pas envie de suivre le troupeau souriant qui s'en va droit vers le rebord de la falaise, le sourire aux lèvres dans un costard ou un tailleur. Je n'ai pas envie d'adhérer à leurs valeurs, à leur façon de penser. Dès qu'ils ouvrent la bouche, j'entends la même merde prémâchée que j'entends partout. Je vois les gens s'agiter sans arrêt et pour moi ça n'a aucun sens. Je n'ai pas envie de m'agiter, je n'ai pas envie de brasser de l'air en espérant faire partir le vide.
Nous en sommes là. Nous avons besoin de définir, redéfinir, surdéfinir. Pour préserver notre humanité nous aurions besoin de la définir, nous ne savons plus ce que c'est, nous ne sentons plus ce que c'est. L'autre est devenu une corvée avec laquelle il faut composer. Encore et encore, on s'évertue à donner une bonne image de soi en pensant accéder à la réussite dont les critères seront donnés dans les prochains magasines à succès.
Je me demande également pourquoi personne ne voit que c'est tout ce bordel qui rend dépressif, morose, qui fait des gens de parfaits quidams ?

Pourtant nous sommes tous étranges à notre manière, et nous avons tous au moins un squelette dans le placard. Parfois ça fait du bien de le sortir pour qu'il s'aère.

Moi j'ai un tas d'os dans le placard, un peu rongés, j'ai faim souvent la nuit."

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18 juin 2012

Fuir la négativité

Je suis... plutôt ennuyé ces derniers temps, par le fait d'entendre des paroles et de percevoir des idées qui me semblent... comment dire ? « Stupides » et « dangereuses » sont des vocables qui s'approchent de ce que je ressens.

J'ai l'impression de voir et d'entendre de plus en plus de personnes prêcher contre la négativité : « arrêtez de véhiculer des pensées négatives, c'est comme ça que ça arrive », « pensez positif sinon il vous arrivera malheur », etc.

Première chose : j'ai l'impression que les auteurs des-dites paroles ne comprennent pas de quoi ils parlent et que par conséquent ils racontent n'importe quoi.

Le « penser positif » sonne pour moi comme un détournement odieux du phénomène des intentions. Le principe est de penser à ce que vous voulez qui vous arrive pour augmenter les chances que ça se produise au lieu de penser à ce que vous ne voulez pas qu'il vous arrive et ainsi l'inciter. OK pour ça.

Mais dire que cela revient au même que « penser positif et ne pas projeter de négativité pour ne pas qu'il arrive des choses mauvaises » je trouve ça idiot. On dirait des gaulois qui ont peur que le ciel leur tombe sur la tête ou pire des autruches qui se mettent la tête dans la sable pour ne pas voir la voiture qui leur arrive droit dessus. C'est un peu comme fermer un œil pour regarder une trajectoire en face de soi.

Je suis plus enclin à adhérer à l'idée du Wyrd telle que présentée dans Le Sorcier de Brian Bates : si quelque chose doit vous arriver, ça vous arrivera. L'idée est d'avoir les deux yeux bien en face des trous pour percevoir les signes que ça va se produire et ainsi pouvoir agir. Dans cette optique, ça ne sert vraiment à rien de se complaire dans des visions positives pour éviter qu'une tuile du toit de la maison se détache.

Deuxième chose : comment peut-on parler de spiritualité en oubliant la négativité ?

Toute lumière qui rencontre un objet projette une ombre, c'est comme ça et c'est surtout indiscutable. Il est impossible pour un être humain de ne pas ressentir de choses négatives. Alors prêcher pour toujours dire des choses gentilles et tout, ça s'appelle de l'hypocrisie modèle géant.

La vie crée de la négativité : le renier c'est renier la vie elle-même. Nous avons tous une part sombre, elle fait partie intégrante de nous et de ce fait elle doit s'exprimer. Et puis sérieusement, c'est pas parce qu'on se lève tous les matins pour voir le soleil levant qu'on a la lumière en soi, ça se saurait.

Accepter sa négativité, c'est s'accepter soi. La laisser s'exprimer, c'est respecter sa fonction. Sans négatif, pas de positif. C'est en exprimant sa négativité et en comprenant ce qu'elle renferme qu'on peut se construire pas en essayant à tout prix de la masquer (attention, ça ne veut pas dire qu'il faut faire n'importe quoi non plus et passer son temps à être une ordure, gardons le sens de la mesure).

Ainsi pour moi, s'en tenir à fuir la négativité, c'est inutile, mais également anti spirituel. Qui plus est, je peux vous assurer que la plupart du temps, en pensant faire quelque chose de positif, on fait quelque chose de très négatif et qu'on ne s'en rend pas compte, tant on est aveuglé par cette volonté de toujours faire « bien ». Ce serait trop simple s'il suffisait de penser faire bien pour faire bien. L’Enfer est pavé de bonnes intentions. Pour moi c'est une vérité absolue.

 

 

 

 

17 juillet 2011

Sans regrets ?

Je ne sais pas d'où vient cette idée : "dans la vie il ne faut pas avoir de regrets".

Je suppose que c'est encore un pseudo personnage important de façon éphémère qui a sorti ça une journée où il était moins défoncé que d'habitude. Icône d'une catégorie de personnes, la "citation" a été relayée par les médias et les magasines jusqu'à devenir leitmotiv pour toute une génération.

Encore une connerie...

Ne pas avoir de regrets, ça signifie soit se voiler la face sur nos choix, soit considérer que certaines choses sont par essence mieux que d'autres.

Considérer que certaines choses sont mieux que d'autres, c'est une forme d'élitisme consumériste. C'est aussi une forme de négation. 

Etant donné qu'on prête une hiérarchie aux choses, on met des choses au sommet et des choses en bas. Et on considère qu'on rate sa vie si on n'accède pas aux meilleures choses.

Y a-t-il un abruti dans la salle pour avoir à la bouche le mot "égalité" ?

Dans cette optique, puisque tout le monde ne peut pas obtenir le meilleur, le plus grand nombre est lésé pour toute son existence.

La solution ? Vivre par procuration. On érige un système, on érige des icônes qui accèdent à tout ce que nous rêverions de posséder (enfin c'est ce qu'on veut nous faire gober) et on vend des magasines et des romans photos pour les ramolis du bulble. La boucle est bouclée.

On masque le tout avec un peu de paillettes. Personne n'aura à l'idée qu'on se fout de notre gueule en nous montrant des stars de cinémas ou des hommes d'affaires rouler en ferrari et maltraiter les gens qui travaillent autour d'eux, ni de penser que le véritable mot pour désigner les fans qui achètent toutes les goodies concernant un artiste et se rendent à tous ses concerts est CLIENT.

 

Ben ouais, z'avez bien entendu : clients. Et j'ose même dire "pigeons".

La culture, avec un grand "C" comme la désigne la horde de pédants qui nous servent de référents en la matière, ou celle qu'ils renient parce que pas assez "hype" pour l'esprit, n'est la plupart du temps rien de plus qu'un objet de consommation supplémentaire.

Dans tous les cas, le consumérisme est partout. Petit exercice tiens : essayez de me faire une liste des choses pour lesquelles vous ne payez pas. Faites ensuite une liste des choses pour lesquelles vous payez. Verdict ?

Fin de la digression.

En reprenant l'idée de hiérarchie consumériste et en la mettant en charpie avec tout le soin dont on est capable, il est aisé de concevoir que c'est une bonne chose d'avoir des regrets.

Ca permet d'avoir des objectifs, ça permet de ne pas voir qu'une seule ligne droite avec un mur tout au bout.

Souvent les choses se valent et heureusement ! Nos choix ont beaucoup plus de valeur lorsqu'ils sont difficiles. Abandonner des choses pour d'autres fait partie de la vie, fait partie de l'humain. Ne pas regretter des choix, c'est presque un suicide intellectuel. C'est oublier notre passé, notre futur. C'est parce que nous avons pris de mauvaises décisions qu'on regrette qu'on peut avancer. Il faut donc avoir des regrets pour être meilleur.

Le mot de la fin, qui correspond à l'actualité cinématographique du moment : 

"Ce sont nos choix, Harry, qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes". 

(A. Dumbledore)

 

 

 

4 octobre 2010

Tous les puissants sont des misérables

Je veux une loi anti lobby. Aujourd'hui. Tout de suite. D'urgence. Pour avant-hier.

Une loi de portée Internationale.

Je veux que plus aucun groupe économique ne soit en mesure de faire de la politique, ni de faire pression de quelque manière que ce soit pour faire passer des lois idiotes, tout ça pour du pognon. Je n'ose même pas prononcer le mot "argent".

En voici un exemple : http://www.facebook.com/pages/Les-plantes-medicinales-bientot-interdites-dans-lUE/159325990753520

Quels sont les imbéciles patentés qui ont pu laisser passer ça ?? C'est un tas d'immondices !! Comment peut-on parler d'écologie quand on laisse les groupes pharmaceutiques nous dicter leur loi ???!!!

Est-ce que quelqu'un sur cette p*** de planète se rend compte que nous en sommes au point où cette saleté de fric permet d'acheter la vie ?????!!!!!

Est-ce que quelqu'un sur ce p**** de caillou bariolé se rend compte de ça ? On achète les enfants et les femmes dans les pays défavorisés pour en faire des choses abjectes dont je ne veux pas prononcer le nom ici.

On nous casse les pieds avec des médias corrompus et pourris jusqu'à la moelle. On nous casse les pieds avec des débats politiques stériles et pseudo-moraux qui ne servent qu'à brasser de l'air et faire baisser le niveau de vie des brassées d'imbéciles joviaux qui se ruent dans les isoloirs le jour des élections persuadés qu'il y aura peut-être quelqu'un qui changera les choses, parce qu'on leur a mis dans le crâne que c'était un devoir de croire en cette saloperie qu'on appelle la société démocratique, alors que depuis des décennies ce sont les mêmes personnes qui sont dans le milieu politique !!! Quel est le tartuffe qui ose nous faire miroiter du renouveau ????!!!

Comment ose-t-on, aujourd'hui nous montrer des gens qui gagnent plus de 10 fois le salaire moyen d'un citoyen ordinaire dans les médias, en les élevant presque au rang de héros parce qu'ils font des dons à des associations caritatives ???

C'est leur devoir le plus absolu bordel ! Ca devrait être une norme pour eux tous de se rendre compte que le niveau de vie qu'ils ont atteint les oblige par respect envers leurs semblables à un acte de générosité ! 

Ca devrait être considéré comme un crime contre l'humanité de déclarer "qu'à 50 ans si on n'a pas une rolex on a raté sa vie" !! Cette personne devrait être démise de ces fonctions et être obligée de vivre avec le revenu minimum des gens qu'il considère comme ayant raté leur vie, histoire de voir si ça l'amuse autant.

Ce monde va mal. Mais ce ne serait pas si grave si personne ne s'en rendait compte. Seulement là est le problème.

Ca gronde, ça gronde de plus en plus fort et ça s'entend, doucement, sûrement.

Et quand la gueule s'ouvrira pour mordre, j'espère que les abrutis qui se servent de leur influence pour s'en mettre encore plus dans les poches auront bien pris soin de les remplir encore plus pour s'enfuir... ça les aidera à couler quand ils seront jetés à la mer !

 

Le mot de la fin pour citer une connaissance britannique dont j'ai énormément apprécié les traits d'humour : "Anyway, dogshit on the pavement."

 

 

 

 

22 août 2010

Un loup sur son rocher, ça se prend facilement pour un sage sur le toit du monde...

Ce soir là maintenant tout de suite, je n'ai rien de mieux à faire, alors je vais vous apprendre une incroyable vérité sur ce monde.

 

Une vérité telle qu'elle est la raison même ou tout au moins une des raisons principales qui font que notre monde ne fonctionne pas, qu'il est emprunt de violence et que les conflits n'ont jamais cessé depuis que nous existons.

 

Le contraire de la guerre, ce n'est pas la paix. C'est quelque chose que nous n'avons jamais pu mettre en place, même à condition de l'avoir voulu ou de l'avoir cherché.

 

Le contraire de la guerre, c'est l'harmonie. Je ne jette pas la pierre, va, c'est vrai que ça coûte beaucoup plus cher à instaurer.

 

Fais chaud ce soir sur le rocher.

14 juillet 2010

Singularité hirsute

J'aime dormir. Je me sens bien quand je dors ou quand je somnole, au chaud, tranquille.
J'aime le monde onirique. Pour moi la réalité ne lui arrive pas à la cheville et pourant, il y a des choses dans cette réalité que j'aime très fort. J'aime le vent, j'aime la pluie, l'orage, la foudre. Ce sont par exemple des choses qui pourraient me dissuader de dormir pour les admirer ou les écouter.

J'aime la fourrure des animaux également. j'adore mettre ma truffe dedans, y passer mes griffes.

J'aime ma caboche et j'aime souvent ce qui s'y passe.

Contemplatif, j'aime regarder les choses, simplement.

Parfois j'aime aussi travailler. Ronger un os est un art qui demande de la concentration et du savoir faire. Une fois concentré j'aime aller au bout des choses.

J'aime découvrir des choses également. C'est marrant cet étonnement qui fait lever les oreilles.

Enfin j'aime aller à mon rythme. Je préfère me promener avec la tortue que courir avec le lièvre. La tortue a toujours de bonnes histoires, à raconter et à son allure, il n'y a pas besoin de faire un aller-retour de la terre à la lune pour les écouter.

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La Tanière du Loup Hirsute
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